Mont Blanc 2002Par flo
catégories : montagne

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Participants : Thierry, Fabrice, Thomas, Florian. Deux cordées de deux.

On est monté par notre itinéraire habituel : Aiguille du midi, bivouac au col Maudit, sommet. Retour par le même itinéraire.

Cette année, je suis le seul à avoir atteint le sommet. Thierry à congelé pendant la nuit, faute d'un duvet adapté. Il à gardé ses pieds dans ses gants toute le nuit pour essayer de se réchauffer un peu. Evidement le matin il était épuisé et il n'est pas sortit de la tente. Fabrice s'est levé le premier, mais un mal des montagnes tenace l'a empêché de résister à l'appel de son duvet lorsqu'il est retourné dans la tente. La cordée Fab-Thier ne tentera pas le sommet. Je pars avec Thomas. Il souffre de maux de tête dès qu'il fait un effort. Je sens bien qu'il n'avance pas normalement. Après une demie heure de marche on fait un point : Je décide de continuer, Thom va rentrer au camp.

J'étais donc tout seul pendant la majeur partie de l'itinéraire du col Maudit au sommet, avec les étoiles puis le soleil comme seuls compagnons. Je n'avais rien d'autre à faire que marcher et profiter à mon rythme. Pas de manip de corde qui peuvent ralentir, personne à assurer... Un grimpeur seul progresse plus vite en terrain facile. C'est ce que j'ai fait, aller vite pour sentir mon corps fonctionner, mon cœur pomper, mes poumons ventiler, mes cuisses et mes mollets travailler. J'ai réglé mon pas sur ma cadence la plus rapide qui me permette d'atteindre le sommet avec une réserve d'énergie suffisante pour la descente.

Le monde se résume au halo de lumière de ma frontale, au bruit de mon souffle et au battements de mon cœur dans les tempes. Je m'efforce de coordonner mes mouvements pour exploiter au mieux mes ressources. Plus loin je distingue les montagnes en légère sur brillance par rapport à la nuit, et les petites taches de lumières des autres cordées.

A ce petit jeux de qui ira le plus vite, je suis arrivé au col de la Brenva avant le soleil. Je l'ai attendu en grignotant un Mars au dessus du Mur de la cote.

Maintenant que tout est éclairé, l'espace s'ouvre sur les sommets et le ciel. Je prends conscience d'un terrain immense sans repères à l'échelle humaine, saturé de lumière. La fatigue se fait sentir. Le sommet est bien visible et semble proche, pourtant il reste 400 m à gravir et je sais que cela prendra plus d'une heure. Cette pente de neige sans difficulté doit être un vrai plaisir à skier. Je la trouve bien monotone à remonter et cela me décourage. Je m'efforce de garder le même rythme jusqu'au sommet.

Le paysage ressemble à une vue arienne. Pas étonnant puisque je suis 2000 m plus haut que la plus part des sommets à proximité. Les Aravis et la Vanoise sont réduits à des décors de train électrique. Seuls les sommets sont éclairés par les rayons du soleil. Les vallées sont encore dans la nuit.

Je me sens bien au sommet. je fais quelques pas sur l'arrête. Une pente ferait un déco de parapente idéal. C'est décidé, l'an prochain je monte le mien...

La course est loin d'être finie, et il faut descendre maintenant. Je me lance dans la pente à grande enjambées, la neige amortit bien mes foulées. Je m'amuse comme un petit fou. Mes cuisses chauffent assez vite pendant cet exercice, je m'assied un long moment au dessus du Mur de la cote. J'ai descendu la pente sommitale deux fois plus vite que je ne l'ai montée. Je repart en laissant mon poids m'entraîner jusqu'au col de la Brenva.

J'arrive au passage le plus technique et le plus impressionnant de la course : le descente de la brèche du Maudit. Une pente de 50 m inclinée à 45°, accrochée à 4300 m au dessus de la vallée, encombré en permanence de cordées qui montent et qui descendent. Dans la brèche, vue plongeante sur la vallée, on à plutôt l'impression d'être en plein ciel, accroché à un nuage. J'attend un long moment mon tour avant de m'adresser à un guide qui assure sa cordée pour la descente. Il me permet d'utiliser sa corde pour m'assurer avec un Machard. En bas, je remercie vivement son collègue et m'élance dans la pente jusqu'au camp.

Ici, le démontage est mené tambour battant. A peine le temps de manger un Mars et boire une gorgée qu'on attaque l'épaule du Tacul. Chargé avec tout le matos dans le dos, je tente de suivre me compagnons qui n'ont encore pas beaucoup joué aujourd'hui, et qui, il me semble, ont bien envie d'attaquer un peu. On dévale donc le Tacul jusqu'au Col du Midi.

Il est justement midi et je n'ai rien mangé de consistant depuis 3 h du mat. J'ai une bonne fringale. Je réclame une pause avant de remonter le col puis l'aiguille du Midi. Les bananes sèches me font le plus grand bien. Je voudrais rester ici, prolonger le voyage dans cet univers. Pourquoi ne pas rester une nuit de plus. C'est promis, on reviendra pour plus longtemps...

La remontée à l'aiguille du Midi donne à cette course un caractère très particulier. Elle se termine en effet par la montée de 200 m de pente et d'arrête. On commence à entendre les bruits de la civilisation alors qu'il nous reste à produire un effort non négligeable pour atteindre la station du téléphérique qui marque la fin de l'aventure et le retour à la société.

Elle est bonne cette glace que l'on prend devant la station du téléphérique à Cham !

> Florian

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